La CGT Isère s’oppose au passe sanitaire
Le passe sanitaire est une nouvelle occasion saisie pour fragiliser le contrat de travail.
Renforcer la sujétion subie par le salarié, diviser et masquer les conséquences désastreuses de décennies d’abandon des services publics tandis que gonflent les fortunes… la CGT dénonce la mise en œuvre du passe sanitaire et des atteintes aux libertés qu’elle implique. Le syndicat demande la levée des brevets et une politique de santé qui permette à tous d’avoir accès à la protection vaccinale.
Dans une déclaration publiée le 29 juillet, l’union départementale CGT de l’Isère demande le retrait du passe sanitaire. Pour la CGT, il est en effet nécessaire de convaincre, plutôt que de contraindre.
L’organisation syndicale évoque tout particulièrement « les travailleur·euse·s de première ligne, celles et ceux-là même que l’on applaudissait à 20h, ou qui, infecté·e·s par le virus de la COVID étaient contraint·e·s par les directions d’établissements à garantir le fonctionnement des services, faute de personnel suffisant », à l’hôpital notamment.
Tandis que les grandes fortunes explosent
Plus largement, la CGT dénonce une nouvelle attaque contre le contrat de travail, perpétrée sous couvert de lutte contre la pandémie : « nous refusons que des salarié·e·s, au seul motif qu’ils ne seraient pas vacciné·e·s, soient sanctionné·e·s ou perdent leur emploi ». Interruption des contrats à durée déterminée, prise de congés forcée, changement de poste imposé sans que le niveau de la rémunération soit garanti… autant de moyens à la disposition du patronat pour renforcer la sujétion du salarié.
Le syndicat rappelle que la vaccination est nécessaire et constitue un moyen de lutte efficace contre le virus. Ce qui n’enlève rien au fait que « depuis des décennies, les politiques en matière de santé ne l’ont été qu’au regard du seul prisme économique, avec pour seule finalité d’affaiblir la capacité des systèmes de santé à garantir aux citoyen·ne·s l’accès et la prise en charge des soins pour toutes et tous, tout en libéralisant les secteurs les plus lucratifs. Et ce ne sont pas les annonces gouvernementales qui parviendront à masquer le manque de moyen récurent pour la santé, et plus largement pour les services publics, alors que les 500 plus grosses fortunes de France détiennent aujourd’hui un patrimoine de 1 000 milliards et continuent de profiter de la pandémie (leur richesse a augmenté de 30% en un an) ». Tout en soulignant que « la faiblesse de la vaccination dans le monde, et particulièrement dans les pays les plus pauvres, entretient la pandémie et les mutations du virus au grès des nouvelles vagues ».
Levée des brevets et recrutement de soignants
Le syndicat estime par conséquent que « si la vaccination reste le meilleur outil de protection collective, cela ne peut se faire sans exiger les conditions qui en permettent sa réalisation et une réelle accessibilité (levée des brevets, réquisition des industries pharmaceutiques, planification, recrutement en masse et formation des soignant·e·s, campagnes de proximité dans les déserts vaccinaux, augmentation des capacités de réanimation) ».
L’union départementale CGT se prononce pour :
l’interdiction de toute sanction pour non-vaccination ;
le retrait du passe sanitaire : convaincre plutôt que contraindre ;
l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, et d’une éventuelle réforme des retraites ;
un plan massif de financement de l’hôpital public, ainsi que la réquisition des entreprises pharmaceutiques et la construction d’un pôle public de santé ;
l’abrogation des jours de carence, la gratuité des soins et la reconnaissance automatique des effets secondaires invalidants comme accident du travail.
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